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Affichage des articles du août, 2025

La conclusion des Contemporaines de Nicolas Edme Rétif de la Bretonne : « je ne ferai plus de Contemporaines »

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  La conclusion des Contemporaines de Nicolas Edme Rétif de la Bretonne : « je ne ferai plus de Contemporaines » La conclusion des Contemporaines  résonne comme un manifeste d’écrivain autant que comme une confidence testamentaire. Rétif de la Bretonne y convoque Ovide : il a bâti une œuvre qui, affirme-t-il, défiera le temps, la censure et la critique. Derrière cette ambition démesurée se cache cependant une logique : ses nouvelles ne se veulent pas littérature de pure invention, mais transcription fidèle de la vie réelle, observée dans les rues et les villages, dans la trivialité des charrettes et des marchés comme dans les intrigues des salons et des spectacles. Rétif insiste sur sa méthode : trente ans à engranger les faits, six ans à les publier, convaincu qu’il offre ainsi à ses contemporains – et à la postérité – un miroir de leur société. Au détour d’un souvenir, il va jusqu’à se dire prophète, tant certains épisodes qu’il a couchés sur le papier se sont répété...

« Tôt ou tard, on doit un tribut à l’amour. Heureux qui le paye dans l’âge de plaire, & qui trouve alors l’Objet qui doit fixer son cœur ! que de peines & de chagrins il s’épargne ! que de folies & de mépris il évite ! Ah ! les Moralistes ont raison ! il faut fuir l’amour ; c’est le poison de la vie, pour les Infortunés qui ne doivent plus espérer de retour ! »

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  « Tôt ou tard, on doit un tribut à l’amour. Heureux qui le paye dans l’âge de plaire, & qui trouve alors l’Objet qui doit fixer son cœur !  que de peines & de chagrins il s’épargne ! que de folies & de mépris il évite ! Ah ! les Moralistes ont raison ! il faut fuir l’amour ; c’est le poison de la vie, pour les Infortunés qui ne doivent plus espérer de retour ! » ( Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne, Les Contemporaines , 97e nouvelle, « La femme tardive, ou la dernière Aventure d'une femme de 40 ans », t. XVII, 1782 )